L'Histoire de la locomotive type 250
Depuis le mois de juillet 1903, le réseau du Vivarais avait reçu sa forme définitive et toutes les lignes isolées avaient été reliées entre elles. De ce fait, certains trains assurant plusieurs correspondances au cours de leur trajet avaient une marche tracée à la limite des possibilités des locomotives. Lorsqu'à la gare de départ, le train P.L.M. dont les C.F.D. devaient attendre l'arrivée pour pouvoir utiliser le tronc commun, soit à La Voulte-sur-Rhône, soit à Tournon, avec du retard, les mécaniciens, pour pouvoir assurer la correspondance prévue aux autres gares, étaient obligés d'atteindre des vitesses exagérées, que les machines n'étaient pas aptes à soutenir, même à charge réduite, en raison de l'exigüité de leur surface de chauffe. Le cas se présentait couramment au train n° 24 partant de la Voulte-sur-Rhône à 8h00 et devant arriver à Dunières à 13h45.
Ces marches tendues firent apparaître avec acuité la notion de vitesse qui, jusque-là, était demeurée relativement rare aux yeux de la Compagnie. Les C.F.D. envisagèrent donc de faire réaliser un nouveau type de machine par leurs ingénieurs. A cet effet, ils recherchèrent parmi les locomotives en service sur les réseaux français, un modèle pouvant leur convenir. Le type en usage sur le réseau des Alpes de la Compagnie du Sud-France sembla pouvoir leur donner satisfaction. Construit également par la S.A.C.M., sous la référence 144, il fut proposé à la Commission des Chemins de Fer du Ministère des Travaux Publics, après modification par adaptation du système Compound. Après approbation en date du 5 décembre 1904, une étude détaillée du type retenu fut effectuée et l'on s'aperçut que ce nouvel engin ne présenterait pas une stabilité suffisante, en raison de la répartition irrationnelle de la charge entre le train moteur et le boggie et du fait que l'inscription dans les courbes de 100 m de rayon nécessiterait des déplacements latéraux considérables du boggie. En conséquence les C.F.D. se tournèrent vers un modèle à bissel avant et essieu porteur arrière. Cette nouvelle proposition fut acceptée par le Ministre le 27 novembre 1905.
Un appel d'offres lancé en décembre 1905 pour la fourniture d'un prototype, avec option d'achat pour deux autres unités en cas de succès aux essais, n'obtint pas le résultat escompté et seule la Société Fives-Lille accepta de fournir un tel engin, répertorié par elle sous le numéro de type 118. Les C.F.D. le baptisèrent type 250 dont la série devait comporter les locomotives n° 251 à 253.