Ces machines devaient pouvoir soutenir des vitesses élevées sur des parcours difficiles et tracter des charges pouvant dépasser 60 t. La construction des 10 unités prévues pour armer les trois lignes de ce réseau fut confiée aux ateliers Fives-Lille à Fives (Nord).
Par la suite, du fait du bon comportement de ces engins, l'équipement du réseau d'intérêt général des Charentes et Deux-Sèvres motiva la commande de 11 machines supplémentaires, pratiquement identiques, aux Ets Cail à Denain (Nord).
Les locomotives Fives-Lille type intérêt général
Description des locomotives Fives-Lille
Du type 102 du constructeur, ces machines avaient les mêmes dispositions générales que celles du type 49 (châssis extérieur aux roues, attaque du dernier essieu par la bielle motrice, dôme sur la première virole supportant les soupapes à balance, distribution Walschaert), mais une chaudière de plus grande dimension avait été installée. Ainsi la surface de chauffe avait été augmentée par la mise en place de 131 tubes de 3,10 m de longueur au lieu de 113 de 2,80 m. La porte de la boite à fumée était à double vantaux. Les dimensions des cylindres étaient notablement accrues. Le diamètre des roues motrices était porté de 0,900 à 1,000 m. L'empattement avait été, de ce fait, porté à 4,200 m et la longueur hors tampons à 8,050 m. Les caisses à eau avaient été prolongées jusqu'à l'avant du corps cylindrique de 1.400 I. De plus, la capacité des soutes à combustible était portée de 1.000 à 1.100 kg. De ce fait, le poids en service passait de 22,8 t à 28,5 t.
La forme de l'abri était identique à celle de la série 28-41 de la Corse. L'habitacle fut partiellement fermé, après quelques années d'exploitation, soit par une toile, soit au moyen d'une plaque de tôle.
Une main courante, épousant la forme de la face avant de la machine était fixée en bout des caisses à eau.
Les machines étaient peintes en noir et les traverses de tamponnement en rouge. Ces dernières portaient en lettres blanches, à gauche le sigle C.F.D. et à droite l'immatriculation de la machine. En outre, une petite plaque, fixée à la base et de chaque côté de la cheminée, comportait la mention « N° » et l'immatriculation de la locomotive. Sur les caisses à eau seule la plaque rectangulaire du constructeur avait été fixée en leur milieu.
Au fur et à mesure de leur passage en R.G., on modifia les chaudières en installant des portes de boite à fumée rondes, donnant ainsi à ces locomotives une allure plus moderne.