Description détaillée de la locomotive type Indre-et-Loire (030)
La Compagnie C.F.D. avait obtenu la concession de la ligne de Port-Boulet à Château-Renault, en raison du prix excessivement bas qu'elle avait proposé pour sa construction, afin de se faire connaître et d'obtenir des références. De ce fait, l'équipement du réseau avait été prévu en matériel de type économique genre Sarthe et les C.F.D. avaient choisi le rail de 15 kg/m pour établir leur voie. Celle-ci n'avait permis la circulation que de machines légères dont le poids ne devait pas excéder 5,5 t par essieu.
D'origine Belge, la Compagnie avait naturellement choisi un modèle proposé par un constructeur de ce pays et porté son dévolu sur le type 3 AC de la firme Saint-Léonard à Liège, répondant bien à ses besoins.
Ces machines à 3 essieux accouplés étaient dotées d'une distribution Walschaert et d'une chaudière à foyer Belpaire en cuivre et tubes en laiton. Le châssis était extérieur aux roues dont l'empattement de 2,40 m limitait au maximum le porte-à-faux. En outre, l'attaque de l'essieu médian par les bielles motrices, ainsi que la conjugaison des ressorts de suspension au moyen de balanciers, contribuaient à la bonne tenue de voie de ces machines, même à la vitesse de 50 km/h qu'elles furent parfois amenées à pratiquer, malgré leurs roues de 0,80 m.
La porte de boite à fumée était à deux vantaux. Le dôme situé sur la virole avant portait les soupapes à balance et la seconde la sablière. L'abri, à toiture enveloppante, assez spacieux, avait sa face frontale percée de deux baies à visière pour l'observation de la voie et les joues latérales étaient découpées en scoties. L'arrière était totalement ouvert, au-dessus de la ceinture et dut bientôt être fermé par une tôle percée de deux hublots, afin de protéger le personnel, lorsque la machine devait revenir sans avoir pu être tournée.
Lors de leur livraison, elles étaient peintes en noir avec inscriptions jaunes. Le dôme et les cylindres étaient revêtus de tôles de laiton poli. Leur cheminée était couronnée d'un chapiteau en laiton poli, ultérieurement, ces derniers furent supprimés et les machines peintes en vert et noir et leurs traverses avant et arrière en rouge vermillon.
Sur la série 1 à 6, une plaque ovale en laiton comportant le nom de la compagnie et le n° de la machine était fixée de chaque côté et à l'aplomb de la cabine. Sur les traverses avant et arrière, le n° était peint de chaque côté du tampon central.
Les machines 7 et 8 ne différaient de la série d'origine que par quelques détails, notamment par la forme de leur abri, à toiture débordante, dont la hauteur des baies frontales était augmentée et les joues latérales rectilignes et plus étroites. Les inscriptions étaient peintes en jaune : les initiales de la compagnie étaient portées au milieu de chaque caisse à eau et l'immatriculation sur les traverses avant et arrière se décomposait en la mention « N » à gauche et le chiffre d'ordre à droite du tampon central.