L'histoire des autorails légers
Certes, des autorails de ce type sont actuellement construits par la Compagnie des Chemins de fer départementaux (C.F.D.) mais uniquement pour les derniers réseaux à voie métrique de France (Chemins de Fer Corses, Chemin de Fer de la Provence, Réseau du Blanc-Argent) qui ne sont pas forcément les meilleurs terrains d'expérimentation, et rien n'était prévu sur la SNCF.
Historiquement, des autorails légers de tous écartements avaient bel et bien existé et ils avaient contribué sur nombre de réseaux départementaux, à contenir la concurrence routière effrénée des années 30. Il y a même eu plusieurs générations d'autocars sur rail tels que les cars « Floirat », les cars « Verney », les cars système « Talon » ... qui ont permis, durant l'occupation allemande, de pallier le manque de pneumatiques ou de compenser l'insuffisance du parc d'autorails à la Libération. Plusieurs lignes ont été exploitées, de nombreuses années durant, par des cars Floirat (Capdenac-Cahors-Monsempron-Libos-Agen...) et des cars Verney ont subsisté jusqu'à la fin du service voyageurs en 1965 sur l'important réseau à voie normale du Chemin de Fer de Mamers-St-Calais.
Les seuls engins « légers », purement ferroviaires et vraiment modernes, de séries unifiées, construits pour la S.N.C.F. et exploités par elle dans les années 1945-1955 ont été les autorails à essieux F.N.C. de 90 chevaux, conçus sous l'égide de la Fédération Nationale des Cheminots, et les Renault de 150 chevaux, des séries X 5500 et X 5800, à charriots de 2 essieux chacun (donc 4 essieux en tout), qui sont de nos jours tous déclassés du service voyageur sur le réseau national. Les X 3800 subsistants, dits « Picasso », bien que de contenance réduite (62 places assises, en 2e classe) ne peuvent, vu leur puissance de 300 chevaux, être qualifiés de « légers ».
Des autorails vraiment « légers » ont circulé sur les lignes S.N.C.F. affermées, que ce soit sous l'administration C.F.T.A. (Réseau de Provins) ou sous celle des C.F.D. (Réseau d'Autun). Il s'agissait dans les deux cas d'autorails « Billards », du constructeur tourangeau bien connu, lequel a tant fait pour la modernisation, hélas trop tardive, de la plupart des réseaux secondaires français.
On peut noter que des exemplaires de tous les engins cités ci-dessus, sont encore visibles sur de nombreux réseaux touristiques qui les ont préservés. C'est ainsi qu'un F.N.C. en état, est conservé au dépôt de Richelieu (Trains à Vapeur de Touraine et Régie Ferrée Richelaise) alors que deux appareils transformés en draisines continuent d'assurer du service sur le réseau national, que deux « cars Verney » sont au dépôt de Connerré-Baillé géré par la Transvap (ligne Connerré-Bonnétable), que 2 autorails Billard servent de draisines sur les lignes affermées aux C.F.D. autour d'Autun, tandis qu'un appareil du type, le 9132 remplit un rôle très actif au service voyageurs touristique du Chemin de Fer Touristique de la Vallée de la Doller (Ligne Cernay-Sentheim).
Encore cette liste n'est-elle pas limitative, et bien d'autres autorails de séries anciennes sauvés du ferraillage, et que l'on peut qualifier de « légers » continuent de rouler çà et là en France, que ce soit sur les réseaux métriques touristiques de la Baie de Somme (ligne Cayeux-Noyelles-Le Crotoy) et du Vivarais (Bas et Haut-Vivarais), ou sur les lignes à voie normale de la Doller et de Labouheyre-Sabres où de vénérables de Dion circulent. Quant aux 150 chevaux, ils sont présents à plusieurs exemplaires, sur la Doller, à Sabres, sur le Bréda (Ligne Pontcharra-la-Rochette), à Grasse (Comité Cannes-Grasse) ou à Hyères.